Archivio | 3:50 PM

IRAK – DANS LA MIRE AMERICAINE – Le point de vue de l’Irak

13 Dic

Le point de vue de l’Irak
(Dernière mise à jour : février 2003)

« En ciblant l’Irak, l’administration américaine agit au nom du sionisme, qui tue le peuple héroïque de Palestine, en détruisant ses propriétés, en tuant ses enfants; l’administration des États-Unis veut détruire l’Irak afin de contrôler le pétrole du Proche-Orient. »
Naji Sabri, ministre des Affaires étrangères d’Irak

L’Irak estime être victime d’agression de la part des États-Unis, puissance qui, selon lui, convoite les ressources en pétrole du pays et ne recule devant rien pour parvenir à ses fins. Saddam Hussein prétend depuis le début des hostilités, avant même la guerre du Golfe, ne pas produire d’armes de destruction massive.

Pourtant, on sait pertinemment que l’État irakien a eu en sa possession de telles armes à une époque donnée, après la guerre du Golfe, avant 1998, date à laquelle les inspecteurs en désarmement de l’ONU ont quitté l’Irak. Ce fut le cas certainement pour les armes chimiques, que Saddam Hussein a utilisées à plusieurs reprises, dont une fois contre les Kurdes.

Saddam Hussein continue donc d’affirmer qu’il ne produit ni ne possède d’armes de destruction massive. Et en effet, depuis le retour des inspecteurs en désarmement de l’ONU, aucun élément tangible indiquant que l’Irak a encore de telles armes n’a été mis en évidence.

Par ailleurs, la personnalité de Saddam Hussein ne contribue en rien à désamorcer le conflit : comme l’explique le journaliste René Mailhot (Sans frontières, Radio-Canada), le président irakien se plaît à souffler le chaud et le froid, à tenir des propos menaçants ou rassurants, souvent contradictoires, selon qu’il s’adresse à son peuple, aux nations arabes, ou qu’il parle à l’Occident. Vis-à-vis de l’Occident, d’ailleurs, Saddam Hussein cherche souvent à donner l’image d’un chef d’État très ouvert et conciliant, alors que sur le plan intérieur, il adopte un ton plus guerrier. C’est un homme très habile, certains diront retord, qui joue sur les inimitiés entre les pays et, en particulier, sur l’antiaméricanisme. Beaucoup d’observateurs le disent prêt à tout pour conserver le pouvoir avec ses deux fils.

Face à la menace américaine, Saddam Hussein tente de bâtir ses appuis dans la région, de s’ériger en leader et défenseur ultime du monde musulman. Pour ce faire, il s’attache à dépeindre l’Amérique comme le grand Satan, pays du mal et de l’absence de valeurs spirituelles, de l’absence de foi. Lui qui n’est pas un homme particulièrement pratiquant fait ériger des mosquées, accorde des privilèges aux dirigeants musulmans de son pays, joue la carte religieuse à fond, ce qui est tout à son avantage. Pourtant, malgré ces efforts, son régime ne recueille le soutien que de très peu de pays dans la région. S’il a tenté un rapprochement avec son vieil ennemi, l’Iran, ce dernier n’est pas dupe et sait que l’ambition de Saddam Hussein est d’avoir la haute main dans la région, un désir que partage l’Iran.

Finalement, face aux pressions internationales et à l’opposition interne à son régime, on a évoqué la possibilité de voir Saddam Hussein choisir l’exil plutôt qu’un affrontement ouvert avec les États-Unis et leurs éventuels alliés. Cependant, cette thèse paraît très hypothétique et tout porte à croire que le tempérament pugnace du président irakien, tel qu’il s’est par exemple manifesté pendant la guerre du Golfe, le poussera à se battre jusqu’au bout, quelles que soient les circonstances.

 

( Fonte: www.radio-canada-ca )

IRAK – DANS LA MIRE AMERICAINE – Une règion armeè jusqua’aux dents

13 Dic

Une région armée jusqu’aux dents

L’Irak a déjà dit qu’il considérait l’acquisition d’armes de destruction massive comme un droit à l’autodéfense. Le régime crie à l’injustice parce qu’Israël, qui disposerait de 200 têtes nucléaires selon les estimations occidentales, n’est pour sa part soumis à aucun contrôle. D’autres États arabes estiment que la menace nucléaire que fait peser l’arsenal israélien sur la région les empêche de renoncer à d’autres types d’armes de destruction massive.

« L’Irak vit dans un environnement régional particulièrement dur : Israël possède toute la gamme des armes de destruction massive ainsi que les missiles pour les transporter, l’Iran a développé des missiles de moyenne et de longue portée et travaille, selon les États-Unis, à développer l’arme nucléaire; la Turquie intervient militairement sur le territoire irakien, au Kurdistan, le frère ennemi syrien dispose d’un important arsenal chimique. Aucun gouvernement irakien, demain, ne peut négliger ces menaces. »
— Alain Gresh, « Guerre sans fin contre l’Irak », dans Manière de voir, no 43, janvier-février 1999

* * *

( Fonte: www.radio-canada.ca )

IRAK – DANS LA MIRE AMERICAINE – Armes Conventionnelles

13 Dic

Armes conventionnelles

L’Irak disposerait de 2500 tanks, 120 hélicoptères, deux frégates, des frégates de missiles et plusieurs patrouilleurs, 180 avions MIG soviétiques et quelques Mirages achetés à la France. Selon le Center for Nonproliferation Studies, l’Irak possède quelques missiles de croisière et des lanceurs de roquettes. Comme le prouvent les incidents quasi quotidiens entre les aviations américaines et britanniques et celles de l’Irak, on sait que ce dernier dispose de batteries de missiles sol-air et d’un système de défense antiaérienne (DCA). Mais une partie de son potentiel militaire a été détruit lors des bombardements américano-britanniques. L’Irak a notamment pu développer son arsenal dans les années 1980, lors de la guerre contre l’Iran, en achetant des armes de l’URSS mais aussi de pays occidentaux, en particulier de la France. À l’époque, le pays a lancé contre son ennemi 331 missiles Scud et 189 missiles al-Hussein (missiles Scud modifiés).

Selon le Center for Nonproliferation Studies, il est possible que l’Irak possède encore plusieurs missiles al-Hussein d’une portée de 650 km et des douzaines de pièces de missiles Scud et al-Hussein. L’équipement dont dispose l’Irak est vieux : les missiles Scud ont été achetés dans les années 1960, mais l’Irak aurait maintenu un réseau clandestin lui permettant d’importer des pièces de missiles. Les services secrets allemands croient par ailleurs que l’Irak pourrait développer d’ici 2005 des missiles d’une portée de 3000 km.

L’armement conventionnel peut se transformer en armement de destruction massive. Il est notamment possible de convertir des têtes conventionnelles de missiles balistiques en armes nucléaires, biologiques ou chimiques. Les armes chimiques et bactériologiques peuvent également être larguées du haut d’avions ou d’hélicoptères.

* * *

( Fonte: www.radio-canada.ca )